Ligue des retards : la compagnie aérienne Ryanair s’attaque aux contrôleurs européens, la France n’échappe pas aux accusations

Ryanair, leader du transport aérien européen, alerte une nouvelle fois sur la situation préoccupante des retards de vol à travers l’Europe. Dans sa récente « Ligue des retards », la compagnie n’a pas hésité à pointer du doigt les services de contrôle du trafic aérien (ATC) de plusieurs pays, dont la France. Selon Ryanair, ces retards massifs sont largement dus à des problèmes de gestion et de manque de personnel dans les services ATC, ce qui entraîne des perturbations évitables pour les passagers. Ce constat met en lumière la pression croissante sur les autorités nationales pour réagir face à cette situation qui touche de plus en plus les voyageurs.

La France en tête des pays les plus retardés

Le rapport publié par Ryanair met en lumière les pires services de contrôle aérien en Europe, et la France figure en mauvaise place. Entre janvier et juin 2025, plus de 26 000 retards ont été enregistrés dans l’Hexagone, affectant près de 4,7 millions de passagers. Ce chiffre alarmant place la France au sommet des pays européens responsables des plus grands retards aériens. La cause ? Selon Ryanair, une gestion défaillante et une pénurie de contrôleurs aériens qui ne sont pas à la hauteur des besoins du trafic aérien, malgré des financements conséquents.

Ryanair ne manque pas de critiquer la situation, en soulignant que des pays voisins comme la Belgique ou la Slovaquie parviennent à gérer efficacement leurs services ATC avec beaucoup moins de perturbations. Michael O’Leary, le PDG de la compagnie aérienne, déclare : « La France, comme d’autres pays, bénéficie de financements importants pour ses services ATC. Pourtant, les retards continuent de se multiplier, ce qui démontre une gestion inefficace et un manque de volonté politique à résoudre le problème. »

Le rôle des gouvernements dans la gestion des services ATC

Ryanair exige une réforme immédiate des services de contrôle aérien dans les pays les plus touchés, et la France n’échappe pas à cette pression. Selon la compagnie, la gestion des services ATC repose sur une responsabilité partagée entre les gouvernements nationaux et la Commission européenne. Pour Ryanair, l’inaction des autorités est inacceptable, car elle pénalise directement les passagers et impacte la compétitivité des compagnies aériennes.

Le manque de personnel dans les services ATC français est au cœur du problème. Les contrôleurs aériens sont en sous-effectif, ce qui provoque des goulots d’étranglement et des retards dans la gestion des flux aériens, créant ainsi des conséquences lourdes pour les passagers, qui doivent souvent faire face à des attentes prolongées et des vols annulés.

Le communiqué de Ryanair s’attaque non seulement à la France, mais aussi à d’autres pays européens comme l’Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni, où les services ATC souffrent des mêmes lacunes. Michael O’Leary rappelle que les compagnies aériennes financent largement ces services, mais que les résultats sont loin d’être à la hauteur des attentes : « Pourquoi ces pays ne parviennent-ils pas à offrir un service comparable à celui d’autres États européens ? La réponse est claire : la gestion des services ATC est laissée à l’abandon, et les passagers en paient le prix fort. »

Les solutions proposées par Ryanair

Face à ce constat accablant, Ryanair appelle les ministres des Transports européens à prendre leurs responsabilités et à agir pour réformer en profondeur les services de contrôle aérien. Selon la compagnie, l’urgence est de renforcer le personnel des ATC, d’améliorer la formation des contrôleurs et de mettre en place une gestion plus rigoureuse pour limiter les retards évitables.

Pour sensibiliser l’opinion publique et pousser les gouvernements à agir, Ryanair a mis en ligne une page intitulée « Air Traffic Control Ruined Your Flight », incitant les passagers à interpeller leurs ministres des Transports et à exiger des réformes. La compagnie estime que la mise en œuvre de ces réformes permettrait de réduire significativement les retards et d’améliorer l’expérience de voyage des passagers.